Ardèche : itinérance à vélo entre ViaRhôna & Dolce Via en 3 jours.
As tu as déjà testé le voyage à vélo en itinérance ? Pour nous, c’était une première fois. Nous voulions découvrir la Dolce Via, réaliser un parcours en boucle en passant par la ViaRhôna et monter à bord du train de l’Ardèche en 3 jours. Mission accomplie ! On a tellement aimé ce parcours, qu’on voulait vraiment te le faire partager 😉
Après plusieurs escapades à la journée du côté de la ViaRhôna dans l’Ain, sur des portions aménagées de la ViaFluvia en Haute-Loire, le long du canal du Midi ou dans les Gorges de l’Aveyron entre autre, on se sentait prêts pour franchir le pas et faire un parcours en itinérance.
Avec une famille de copains plus aguerris, nous avons effectué un parcours de près de 120 km. Nous sommes partis sur un week-end prolongé du mois de mai en famille avec une météo idéale et des enfants hypers motivés pour réaliser cet itinéraire que nous allons vous expliquer en détail.
La Dolce Via : Au cœur de l’Ardèche, la Dolce Via emprunte d’anciennes lignes ferroviaires reconverties en voie verte. Les itinéraires entre les Vallées du Doux, les vallées de l’Eyrieux offrent plus de 90 km d’itinéraires aménagés et sécurisés.
Caractéristiques de l’itinéraire :
– Une boucle de 120 km
– Ardèche, villages, nature, rivières
– 28 km à bord du Mastrou, un train touristique à vapeur
– Parcours bitume et Gore à réaliser à minima en VTC
1ère étape : Beauchastel-St-Jean-de-Muzols – 39 km
-> Beauchastel – Soyons
Nous déposons notre véhicule sur l’aire de camping car de Beauchastel. Un parking gratuit qui nous convient parfaitement. Bien aménagé, il se trouve juste en face du barrage hydroélectrique et de l’écluse de Beauchastel. Le parcours entre Beauchastel et Charmes-sur-Rhône est très agréable. Nous longeons le fleuve Rhône. Les paysages sont verdoyants. Les vergers et les vignobles rhodaniens défilent sous nos yeux.
Nous marquons une pause du côté de l’aire de pique-nique de Soyons. Le site est calme et ombragé. Soyons est un village réputé pour son patrimoine archéologique et ses grottes. Des commerces te permettront de faire le plein si nécessaire.
-> Soyons – Roche de Glun par la Voie bleue
Depuis Soyons jusqu’au Pont des Lônes, nous parcourons des routes goudronnées partagées. Au Pont des Lônes, nous marquons un arrêt pour voir de superbes graph street art. Et dire, que je n’ai même pas sorti l’appareil photo pour les prendre. Juste après, nous arrivons à une bifurcation. D’un côté la possibilité de poursuivre la ViaRhôna en basculant du côté drômois. De l’autre, une jolie voie verte nommée Voie Bleue qui reste côté Ardèche.
C’est une très belle portion, assez sauvage, nature. Le parcours est en grande partie ombragé. Après plus de 10 km sur cette voie, nous arrivons du côté de Chateaubourg. La perspective sur ce village avec son château est splendide.
A la sortie du village de Chateaubourg, nous devons rouler sur la D86. Cette portion n’est pas encore aménagée et nous devons rester sur la bas côté. Nous restons très vigilants avec les enfants jusqu’à la prochaine bifurcation qui nous emmène sur des axes beaucoup moins fréquentés par les camions et les véhicules qui roulent à vive allure. Nous lisons par la suite qu’un projet d’aménagement est à l’étude
-> De la Roche-de-Glun à Tournon-sur-Rhône
Depuis la Roche de Glun, nous rejoignons à nouveau la ViaRhôna en restant sur la rive droite du Rhône. Nous remontons le fleuve Rhône qui défile sous nos yeux. Au fil des kilomètres, nous voyons peu à peu les vignobles de Tain l’Hermitage qui s’étalent sur les coteaux les mieux exposés au soleil. Nous voyons les premières péniches sur le port Marcel Guinand. La place du Quai-Farconnet est attrayante avec ses grands platanes.
Les terrasses nous tendent les bras. Cette pause tombe à point nommé car nous allons devoir grimper jusqu’à Saint-Jean-de-Muzols où nous passerons la nuit.
Si tu as un moment, n’hésite pas à déambuler dans les rues pavées de Tournon et monter jusqu’à son château. Pour les gourmands, traverse le fleuve Rhône par le pont suspendu pour vous rendre côté Drôme à Tain l’Hermitage et arrête-toi à la Cité du Chocolat Valrhôna. Ludique, instructif et gourmand, c’est une halte incontournable. A moins que tu préfères visiter l’une des caves pour déguster un Saint-Joseph ou une petit Crozes-Hermitage. L’un n’empêche pas l’autre 😉 Pour cette fois-ci, on sera un peu court niveau timing mais on habite pas loin, on reviendra 😉
Après cette pause à Tournon, nous parcourons quelques kilomètres le long de la ViaRhôna avant de bifurquer pour Saint-Jean-de-Muzols. Cette petite route monte progressivement. Elle nous mène jusqu’au camping du Castelet, notre point d’arrivée de la première étape du parcours.
A l’entrée des Gorges du Doux, le Camping du Castelet **** se situe dans un environnement calme et reposant en bordure de rivière. C’est ici que nous pausons le campement. Les enfants en profitent pour se faire des copains. Ils ont du cœur et de l’énergie à revendre pour faire une partie de foot… On en revient pas ! Dans la soirée, nous ne tardons pas à nous endormir pour profiter au mieux de l’étape de demain qui promet d’être tout aussi belle !
2ème étape : St-Jean-de- Muzols – Le Cheylard
-> Saint-Jean-de-Muzols – Lamastre – Train à vapeur
Une fois le campement levé, nous filons jusqu’à la gare du train de l’Ardèche. Nous sommes tous très impatients d’embarquer. Nous avions réservé nos billets à l’avance en indiquant que nous étions chargés. D’ailleurs, un wagon entier est totalement prévu pour le vélo, les carrioles et d’autres embarcations. Sympa et dévouée, toute l’équipe du train à vapeur se met en quatre pour charger nos embarcations.
Nous sommes nombreux à faire le trajet et je me prends à sourire en regardant l’équipement des cyclotouristes comme nous.
Nous voilà partis pour près de 2h de bonheur à bord du Mastrou. Les Gorges du Doux sont magnifiques. Au printemps, les paysages sont tellement verdoyants. Lors de notre passage le débit de l’eau est impressionnant. Nous voyons défiler le décor en dépassant le nez par la fenêtre. Le bruit répétitif des rails, le balancement du train qui nous berce, cette magnifique locomotive à vapeur qui entre dans les tunnels. Tout ça fait partie du folklore. A ce moment là, nous ressentons une très grande sensation de liberté et de dépaysement.
Nous marquons une pause à Boucieu-le-Roi. Certains passagers s’arrêtent là pour profiter de ce joli village de caractère ou pour redescendre à bord du Vélorail des Gorges du Doux. Les plus sportifs, eux, rejoindrons Lamastre sur une quinzaine de kilomètres par de petites routes pentues.
Pendant ce temps, nous remontons dans le train, direction Lamastre en ressortant peu à peu des Gorges. Les paysages s’ouvrent au fil des kilomètres laissant apparaitre des villages, des hameaux de toute beauté. La nature, les vergers, tout est tellement verdoyant en ce beau mois de mai !
-> Lamastre – Le Cheylard : 20 km sur la Dolce Via
Ca y est, nous arrivons à Lamastre qui marque le terminus du train. Avant de remonter en selle, nous regardons le Mastrou faire sa manœuvre centenaire. Depuis des dizaines d’années, la locomotive de plusieurs tonnes tourne sur elle même poussée à la force des bras par une équipe de passionnés sur un emplacement qui lui est dédié. Le train va pouvoir faire le parcours inverse pendant que nous allons reprendre la route.
Il est déjà presque 13 h lorsque nous quittons la gare de Lamastre. Un peu trop confiants sur le timing, nous n’avons pas encore prévu de pique-nique. A Lamastre, il existe de nombreuses possibilités pour s’approvisionner. Les commerces ne manquent mais nous sommes dimanche, et certains magasins sont fermés. Les boulangeries ont déjà été prises d’assaut. Nous parvenons tout de même à trouver pour pique-niquer.
La traversée du village est agréable mais nous devons rester vigilants avec la circulation des véhicules. Au passage, nous devons demander aux habitants de Lamastre pour trouver notre chemin car nous avons du mal à retrouver le parcours de la Dolce Via. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls. C’est assez surprenant que le balisage ne soit pas indiqué à la sortie du train.
Pour reprendre l’itinéraire de la Dolce Via, il nous faut suivre la direction de l’aire de pique-nique avec des indications vélo et longer la rive sans emprunter le pont. De là, nous commençons l’ascension jusqu’au Nonières.
Cette montée n’est pas trop importante en terme de pourcentage ( pas supérieur à 2,3 %) mais elle est relativement longue. Je vous avoue qu’on s’est vraiment fait surprendre. Nous sommes en plein après-midi, il fait relativement chaud et en pleine phase de digestion, on a quand même peiné pour faire la montée jusqu’aux Nonières.
Naël se sent en difficulté. Il doit tout de même gravir une montée de plus de 12 km pour 250 mètres de dénivelés positifs. Heureusement, le parcours est ombragé, nous faisons régulièrement des pauses. N’oublions pas que Naël a seulement 6 ans et que nous n’avons pas de système d’attelage comme le “follow me”©. Nous l’encourageons et l’accompagnons. Après presque 2h d’efforts, nous atteignons notre but ! Un sacré défi pour lui. C’est chouette de le voir se surpasser 😉
-> Le Cheylard- Les Ollières-Sur-Eyrieux – 28 km
C’est certainement l’une des plus belles portions de la Dolce Via. Dans ce sens, nous profitons d’une descente progressive et agréable. Nous avançons à vive à allure en alternant des vues sur la rivière, des plans d’eau, des hameaux, en passant sur de nombreux viaducs.
Nous effectuons la descente jusqu’au Cheylard à pleine vitesse. Les paysages sont spectaculaires. J’aimerais m’arrêter à chaque virage pour capter ces ambiances en photo. Mais dans l’entrain, nous ne faisons quasiment aucune pause.
Pourtant, le parcours n’est pas bitumé et parfois des cyclistes circulent dans le sens inverse. Nous faisons tout de même attention à vérifier que tout notre peloton est au complet. Tout se passe pour le mieux et nous arrivons enfin au Cheylard.
Le Cheylard est vraiment une petite ville agréable de la vallée de l’Eyrieux et un véritable carrefour entre différents itinéraires de la Dolce Via notamment quand l’on vient de Saint-Agrève. Pour faire étape, nous choisissons logiquement le camping du Cheylard *** pour poser notre tente et nous remettre de cette folle journée. L’eau est encore un peu fraîche pour se baigner dans l’Eyrieux mais nous apprécions de nous reposer le long de la rivière. Le camping se trouve à 2 km du coeur du bourg du Cheylard.
3ème étape – Le Cheylard – Beauchastel
-> Le Cheylard- Les Ollières-Sur-Eyrieux : 28 km
C’est certainement l’une des plus belles portions de la Dolce Via. Dans ce sens, nous profitons d’une descente progressive et agréable. Nous avançons à vive à allure en alternant des vues sur la rivière, des plans d’eau, des hameaux, en passant sur de nombreux viaducs. Le soleil est encore avec nous, quelle chance !
Nous arrivons jusqu’au Pont-de-Chervil qui permet de faire de nombreuses activités de pleine nature. Si nous avions un jour de plus, nous aurions certainement fait une étape dans ce village. Pour se baigner, faire une via ferrata, ou une descente en canoë, c’est vraiment idéal. Mais, comme nous devons rentrer ce soir, nous poursuivons notre route après un pique-nique rapide.
-> Les Ollières sur Eyrieux – Beauchastel
C’est le dernier tronçon de notre périple. Nous continuons notre descente progressive le long de l’Eyrieux et de ses Gorges. L’itinéraire est agréable. Nous poursuivons notre effort jusqu’à Saint-Fortunat-sur-Eyrieux. Nous filons jusqu’au viaduc du Boyon, et après quelques passages de tunnels,nous arrivons à hauteur de Saint-Laurent-du-Pape. Pour s’y rendre, il faut faire un léger détour mais les enfants commencent d’être fatigués, nous devons rentrer.
Nous retrouvons peu à peu la vallée du Rhône avec ses vergers et ses vignobles mais nous arrivons aussi sur une portion plus urbanisée et moins attrayantes mais toujours sécurisée. Au moment de rejoindre la ViaRhôna, nous sommes surpris du manque d’indications pour y accéder et il nous faut faire plusieurs détours avant de retrouver le parking où nous avons laissé nos véhicules. En fin d’après-midi, ça y est, nous y voilà. Nous crions tous en cœur, heureux d’avoir réalisé un séjour exceptionnel à vélo !
En résumé
Nous repartons tous enchantés et très heureux d’avoir réalisé ce parcours en itinérance. Pour une première fois, d’avoir pédalé sur plus de 120 km en 3 jours en vélo et sans assistance électrique, c’était franchement que du bonheur 😉
D’avoir d’une part, effectué un parcours en boucle sans avoir la logistique du trajet à faire avec les voitures, ou de faire les trajets Aller / Retour, c’était vraiment appréciable. La diversité de l’itinéraire, de découvrir de belles portions de ViaRhôna et une grande partie de la Dolce Via nous donnent déjà envie de renfourcher notre vélo.
Nous avons tellement aimé remonter la Vallée du Doux en train à Vapeur ! De pouvoir intégrer ce trajet de 28 km dans notre boucle à vélo, c’était juste sensationnel.
En revanche, dans l’organisation de notre périple, notre boucle était complétement dépendante de ce trajet en train. Étant donné que le Mastrou ne circule pas tous les jours, très rapidement, nous avons calculé tout notre itinéraire en fonction des jours de circulation du train et comme nous faisions le parcours durant un week-end prolongé, nous avons fait en sorte de prendre le Mastrou le dimanche car nous avions le lundi de Pentecôte.
Si c’était à refaire, nous aurions pris 4 à 5 jours pour réaliser cette boucle. Cela nous aurait permis d’effectuer plus de visites et d’activités sur le parcours notamment à Soyons, mais aussi entre Tournon et Tain l’Hermitage, ou du côté de Pont-de-Chervil ou des Ollières-sur-Eyrieux.
Nous espérons réellement que cet article t’auras donné envie de découvrir ce très bel itinéraire et qu’il t’auras donné envie de faire de beaux voyages en itinérance à moins que tu ai déjà eu l’occasion de découvrir d’autres belles escapades à vélo. On compte sur toi pour nous faire partager ton expérience sur cet itinéraire, nous demander des questions pratiques ou de nous donner d’autres idées de parcours que tu as déjà testé.
Magnifique boucle et bravo aux enfants d’avoir effectué ce périple à la force des mollets. Je ne suis pas très vélo mais j’aimerais beaucoup me laisser tenter sur plusieurs jours pour voir.
En tout cas les paysages sont sublimes et le trajet en Mastrou une expérience formidable que je n’oublierai pas.
Ce voyage a été une super expérience que nous ne sommes pas prêt d’oublier. Le parcours en boucle ponctué par ce trajet en mastrou était vraiment chouette. On ne peut que te recommander d’essayer le vélo en itinerance
Bonjour, comme votre récit fait envie. L’ete dernier nous avons fait une boucle de 120km également vers Lacanau avec nos jumelles de 7 ans. Nos meilleures vacances. Nous sommes impatients de repartir, nous allons étudier ce parcours avec attention. Aviez vous fait l’acquisition d’un guide pour vous aider et pour les cartes? merci pour votre partage
Bonjour Vanessa et merci pour votre message par rapport à notre article sur cette boucle itinérante entre dolce via et Via Rhona. C’est vrai que le fait de voyager de cette façon donne toujours une impression de liberté immense et des souvenirs impérissables de voyage en famille. Alors, de notre côté, nous n’avions ni guide ni carte. Cette itinéraire étant très bien balisé. Comme je l’expliquais dans l’article, hormis quelques passages, nous n’avons éprouvé aucune difficultés pour nous repérer. La seule chose importante à faire étant d’être bien équipé et de réserver le train de l’Ardèche et vos hébergements. Après c’est que du bonheur. Bonne continuation 😉
Vos enfants ont fait des efforts incroyables pour couvrir ces distances. J’ai fait un arrêt de nuit et 17km mais en roulant seulement la moitié de la journée. Je pense que la clé est de planifier une journée complète sur le vélo avec un arrêt pour le déjeuner, alors c’est gérable – et je pense qu’un jour de repos après chaque longue journée de vélo. J’aimerais beaucoup voir le fichier GPX – ou une carte – si vous en avez une ? Et je vous invite également à consulter mon blog sur mes petites aventures (jusqu’à présent) – principalement en anglais mais vous pouvez le traduire avec Google 🙂
Merci beaucoup Emma pour votre commentaire très sympa ! Effectivement, ce parcours représentait environ 40 à 50 km par jour. Les enfants ont vraiment assuré notamment notre fils de 5 ans avec son petit vélo. Il a vraiment assuré ! Je n’ai pas les coordonnées GPx mais le parcours de la Via RHôna et de la Dolce Via sont bien balisés. Le plus important de ce parcours, est de bien caler le train qui ne fonctionne pas tous les jours et que vous devez réserver à l’avance. Le parcours en train est exceptionnel.
Merci pour votre parcours, nous venons de le faire sur 3 jours pour les 70 ans de notre papa, avec le magnifique passage en train. C’est splendide et le plaisir de faire une boucle, c’est magique !
Parcours très bien balisé, pas de risque de se perdre à part 1 ou 2 hésitations.
On a hâte de réitérer un circuit en vélo de ce type !!!
Merci pour les bons plans
Nelly
Merci beaucoup Nelly, très heureux de savoir que cet article et cet itinéraire vous a inspiré. On a tellement aimé ce parcours. On a déjà hâte d’enfourcher à nouveau nos bicyclettes 😉